Mort de Prigojine : disparition forcée de Wagner et règlement de compte mafieux

Le 23 aout dernier, 7 passagers et trois membres appartenant à l’équipe d’un jet privé ont rejoint les verts pâturages dans des conditions anonymes jusqu’à aujourd’hui. Cet avion transportait des membres du groupe Wagner dont son emblématique et polémique chef Evgueni Prigojine et ces deux proches bras droit notamment Dmitry Outkine qui était pilier de la galaxie Prigojine, et Valéri Tchekalov ami du défunt et responsable de la logistique au sein du groupe.
L’avion appartenait l’une des sociétés de Prigojine spécialisé dans l’aviation d’affaires a été écrasé totalement et subitement dans la région de Tver à environ de 180 kilomètres au nord-ouest de Moscou, c’est ce qu’a été annoncé par le ministère des situations d’urgence russe indiquant que toutes les personnes présentes sur ce jet privé ont été tuées sur le champ, c’est ce qui a été affirmé également par le Groupe Wagner le jour même. La mort du chef du groupe paramilitaire russe originaire du dernier putsch en Russie suscite de nombreuses questions dont les versions se diversifient mais sans laisser aucun doute sur le destin dévoué de ce chef après les événements successifs à compter du 24 juin dernier date de rébellion avorté du groupe.
Crash voulu par le Kremlin ou tir commandé par le chef d’état russe, les éléments de réponse sont délicats et seuls les jours à venir approuveront les versions discutées dans l’opinion publique. Beaucoup d’interrogations subsistent aujourd’hui, la mort du principal bras droit interroge l’avenir du groupe quant à la prétendue indépendance du Kremlin remise en cause depuis le dernier putsch de juin. Du coté occidentale, la thèse de l’élimination ciblée est bien présente et n’est pas intégralement écartée, c’est ce qu’a été affirmée par Olivier Véran, porte-parole du gouvernement estimant qu’il existe des doutes raisonnables sur les conditions du crash aérien dans lequel le bras de fer du groupe Wagner a retrouvé son sort finale. Alors que le président américain Joe Biden connaissant assez considérablement la propre cuisine du Kremlin estime qu’il n’était nullement surpris de ce crash et que « peu de choses se passent en Russie sans que Poutine n’y soit pour quelque chose ». Du côté allemand, la déclaration de la cheffe de la diplomatie Annalena Baerbock transportait un message assez clair en énonçant qu’il n’est pas hasardeux avec le dernier incident que tout le monde regarde maintenant vers le Kremlin.
Or, l’ensemble de ces déclarations démontre le soupçon et la limpidité du message voulu par le président russe : clôture du chapitre précédent et renforcement du pouvoir. Elimination ciblée ou tir voulu, les résultats sont les mêmes, et les conséquences sont également identiques dont réside en premier lieu un appel à au rétablissement de l’ordre au sein du groupe Wagner en obligeant ces dernier a prêté serment, c’est ce qui était officialisé par le président russe Vladimir Poutine via son décret obligeant l’ensemble des formations paramilitaires du pays à prêter un serment à l’instar de l’armée russe, les devoirs de loyauté, fidélité sont au rendez-vous premier et aucune tentative d’erreur ne sera dores et déjà pardonnée.
Les faits s’expliquent dans leur contexte, règle séculaire du bon sens. Devant ces nouveaux faits, l’opinion publique nationale et internationale attendait avec hâte la déclaration de Vladimir Poutine, plusieurs messages peuvent être tirés desdites déclaration. Ce dernier s’est finalement exprimé le soir du lendemain de la mort des présents sur l’avion privé en énonçant que « Prigogine était un homme d’affaires talentueux qui avait contribué à l’offensive en Ukraine et qui malgré ses erreurs obtenait les résultats qu’il fallait ». Cette mort semble désormais programmée, le président ne pardonne pas la trahison certes et personne ne croyait qu’il allait rétablir une réconciliation aisée avec le chef de la rébellion sauf dans le cas de coalisions bilatérale. Or les nouveaux faits montrent que ce dernier à entraver les lignes rouges du Kremlin en profitant des privilèges offertes par ce dernier notamment les vols sans autorisation etc…Les coïncidence dans l’appareil politique sont très rares, et les jeux machiavélismes sont plutôt présent. Dans ce contexte un message est alors transmis par le président russe connu par son intelligence et la perspicacité qui célébrait le jour même de la mort de Prigogine la bataille de Koursk au cours de la seconde guerre mondiale en saluant la bravoure, loyauté et dévouement des soldats russes en Ukraine qui ont combattu avec courage et détermination.
Le choix de cette mort était alors certainement voulu, un éloignement du jeu politique et de la polémique internationale semble répondre parfaitement aux intérêts du président et du Kremlin officiellement et officieusement. Règlement de compte ciblé, la mort des principaux bras de fer du groupe Wagner est une expérience sans précédent dans l’histoire des groupes paramilitaires russes. Aujourd’hui les coulisses apparaissent la préparation du nouveau bras de fer de Vladimir Poutine pour présider la présidence du groupe nommé Andréi Traushev connu par ces capacités à gérer les crises militaires sur terrain.
Ce coup dur pour Wagner emporte plusieurs questions, orchestré par le Kremlin ou par d’autres forces, un message a été transmis, la transgression aux règles emportent écartement global et radical de la scène. L’expression d’un non déguisée emporte de lourdes conséquences sur les opposants du régime ou ceux voulant réinstaurer un nouvel ordre politique dans le pays. Seuls les jours à venir définiront les paramètres de relation entre Kremlin et sa cuisine interne, parole silencieuse froide dont les effets sont lourdement dévoués. La Russie réussira-t-elle a restauré la cohésion entre ces groupes et forces militaires ? Nous verrons ce que le destin voulu cache à ces destinées russes.
BENLHAJ CHAIMAE
27/08/2023