Etudiants en médecine : ont boycotté les examens du 26 juin

Aujourd’hui, avec à la fois une grande fierté et une immense tristesse, je vois nos élèves médecins porter avec brio l’héritage prestigieux de la lutte et de la résistence de notre nation. Avoir le courage de défendre ses convictions et ses positions lorsqu’on a raison ne peut être qu’une vertu, peu importe le prix à payer. Et aujourd’hui encore, ni le courage ni la raison ne font défaut à nos futurs médecins, même si les sacrifices ne sont pas simples.
Suite à la situation de blocage dont notre suspect habituel, le gouvernement de M. Akhannouch, est à l’origine, les étudiants ont décidé de boycotter les examens de la session de printemps. Cet acte admirable de solidarité et de conscience collective a connu des taux de réussite astronomiques allant de 90 à 100 % selon les régions, d’après les milieux estudiantins, puisqu’il n’y a pas de chiffres officiels pour l’instant.
Nous avons donc l’obligation, quand des défaillances d’une telle envergure sont constatées, de remettre en cause la compétence du ministre concerné, qui est dans ce cas le ministre de l’Enseignement supérieur. Comment peut-il se permettre de maintenir une situation de blocage qui a causé le boycott et donc l’échec des examens de deux sessions successives ?
La gravité de la situation est d’autant plus soulignée par le manque cruel de personnel de santé que connaît notre nation d’une part, et par les nécessités et les prérequis qu’impose la réforme du régime de la sécurité sociale qu’entreprend l’État actuellement de l’autre.
Je ne peux que m’incliner devant la grandeur et la persistance de nos futurs médecins, que j’appelle à la résistance et à la lutte. Leurs revendications sont légitimes et leur combat salutaire.
Écrit le 26 juin 2024, à Rabat.
Mamoune ACHARKI