EL HANBALI Aziz
6Septembre 2025 —
Un acte ignoble survenu à Madrid a bouleversé l’opinion. Selon les informations disponibles, un mineur d’origine maghrébine, hébergé au centre de Hortaleza, serait impliqué. Face à l’horreur, une boussole s’impose : soutenir la victime et sa famille, défendre l’État de droit, protéger la société de toute dérive — qu’elle soit criminelle ou xénophobe
Notre première pensée va à la victime. La violence ne se relativise pas. Elle se condamne, sans nuance. L’accompagnement médical, psychologique et juridique doit être total, durable et digne. Le temps de la reconstruction sera long ; il exige un élan collectif
Mais l’émotion ne doit pas paralyser l’action. Depuis des années, l’Association des Amis du Peuple Marocain ITRAN alerte sur l’inadéquation des cadres légaux et des conventions en vigueur. Il est temps de passer des constats aux décisions, autour de trois axes clairs :
1) Agir au plus haut niveau diplomatique
Une réunion immédiate entre les autorités espagnoles et le Gouvernement du Royaume du Maroc s’impose pour renforcer la coopération policière, judiciaire et consulaire. Objectif : éloigner, dans le strict respect du droit, les personnes venues commettre des délits, et organiser le retour des mineurs vers leurs familles lorsque l’intérêt supérieur de l’enfant et toutes les garanties l’exigent. La protection de la société et celle des mineurs ne s’opposent pas ; elles se conjuguent
2) Réformer la loi avec lucidité et urgence
Le Congrès des députés doit examiner sans tarder un paquet législatif alourdissant les peines pour les violences graves et clarifiant le régime de la récidive. La fermeté pénale n’exclut ni la prévention ni l’insertion ; elle les crédibilise. Mieux sanctionner, c’est aussi mieux prévenir
3) Refuser les amalgames qui punissent les innocents
La communauté maghrébine d’Espagne — plus d’un million de personnes — travaille, étudie, entreprend, paie ses impôts, élève ses enfants. Elle condamne sans réserve ces actes et soutient l’éloignement des délinquants, précisément parce qu’ils menacent ses propres enfants et défigurent l’image d’une majorité qui vit en paix. Confondre une communauté avec des criminels, c’est ajouter l’injustice à l’insécurité
Dans ce contexte, les méthodes du parti VOX — appels à manifester devant des centres de mineurs, mise en scène de l’hostilité — ne relèvent pas de la « sécurité » mais de la surenchère. Elles attisent la haine et fragilisent l’ordre public. La responsabilité politique, c’est d’apaiser et de protéger, pas d’embraser
« La violence, d’où qu’elle vienne, doit être condamnée sans nuance. Aujourd’hui, notre place est aux côtés de la victime et de sa famille », rappelle ITRAN. Cette position n’est ni de droite ni de gauche : elle est humaine, républicaine, nécessaire. Entre angélisme et stigmatisation, une voie existe : celle d’une justice ferme, rapide et équitable ; d’une coopération bilatérale efficace ; d’une protection renforcée des mineurs ; d’une cohésion sociale jalousement préservée
Construire une société sûre et digne n’est pas une option. C’est un mandat. À Madrid comme ailleurs, répondons par la loi, la solidarité et le sang-froid