Président de la chambre des Représentants. Parlement Panafricain :trois questions à Rachid Talbi El alami

Johannesburg, 02/09/2022 -(MAP)- Le Parlement panafricain (PAP) a renouvelé ses structures en juin dernier, mettant fin à deux années de vide institutionnel causé par la pandémie de la Covid-19. Le président de la Chambre des Représentants, M. Rachid Talbi Alami, revient dans cet entretien à la MAP sur l’apport du Maroc et les nouveaux défis auxquels fait face cette institution africaine.

Cet entretien a été accordé à la MAP en marge de la 11ème Conférence des présidents des Parlements nationaux et régionaux africains, qui se tient actuellement au siège du PAP à Midrand, en Afrique du Sud.

1. Quel est le rôle du Maroc dans la modernisation et la restructuration du PAP ?

Le Maroc participe pour la première fois à la conférence annuelle des présidents des Parlements nationaux et régionaux africains, qui traite de plusieurs sujets liés notamment à la sécurité alimentaire, la surexploitation des ressources naturelles et la reprise économique post covid-19.

Le Royaume et le Parlement panafricain sont appelés à travailler ensemble pour atteindre des objectifs bien précis. Il s’agit d’abord de réviser le système de gouvernance et le règlement intérieur, afin d’accroitre l’efficacité et la bonne gouvernance au sein de l’institution.

L’objectif est de transformer le PAP en une institution qui contribue de manière tangible à l’évolution du continent et assure le suivi des grands chantiers de restructuration de l’Afrique.

Il est primordial de consacrer le principe de rotation aux postes de responsabilité, afin de garder l’équilibre entre les représentants des cinq régions de l’Afrique.

La promotion de la ratification du traité de Malabo, qui prévoit de plus grandes compétences au PAP, figure également au centre des questions sur lesquelles le Maroc est engagé fermement avec les dirigeants africains.

Le Maroc est présent en force dans les structures du PAP, après avoir été élu en juin dernier à la présidence du Caucus de la jeunesse, en la personne de Laila Dahi, députée marocaine du Rassemblement national des indépendants (RNI) et représente la région Laayoune-Sakia El Hamra.

Ainsi, le Royaume qui dispose d’un modèle démocratique parmi les plus évolués en Afrique, est prêt à partager ses pratiques démocratiques, ses principes et ses valeurs avec les autres membres du PAP.

Nous sommes appelés à construire l’avenir du continent ensemble, sinon on serait toujours absent des décisions majeures qui concernent notre propre continent.

2. Quelle est la valeur ajoutée du PAP en tant qu’institution législative dans la promotion des actions de l’Union africaine (UA)?

En tant qu’institution législative africaine, le PAP complète les actions menées par l’UA. Les afro-députés contribuent ainsi à porter les préoccupations et les aspirations des peuples africains pour en débattre au sein de l’hémicycle en vue d’y trouver des réponses concrètes.

En outre, chaque pouvoir a besoin d’un contre-pouvoir. Les organes de l’UA doivent ainsi rendre compte au PAP, comme c’est le cas au niveau des Parlements nationaux. Le PAP doit jouer pleinement son rôle de pouvoir législatif en adoptant, rejetant, améliorant, contrôlant et évaluant les lois qui concernent l’avenir de l’Afrique.

Ensemble, l’UA et le PAP peuvent aller très loin au service du développement du continent.

3. Quel est le rôle du Maroc dans le développement de l’Afrique ?

Le Maroc est un modèle de développement et de stabilité politique et sociale. Sous la sage conduite de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, le Royaume s’est pleinement investi dans le développement du continent et n’hésite pas à partager son expérience avec les autres pays africains.

Le Maroc a de tous temps plaidé les causes du partenariat Sud-Sud. En attestent ses énormes investissements dans un certain nombre de pays, sachant que 60% des investissements marocains à l’étranger sont dirigés vers le continent.

Le Royaume a toujours exprimé sa disponibilité à développer des partenariats avec ses frères en Afrique, particulièrement dans des secteurs où il dispose d’une expertise de pointe. Il s’agit notamment de la pêche maritime, des énergies renouvelables, l’agriculture, la mobilisation des ressources en eau, la généralisation des soins de santé, la lutte contre les épidémies et la sécurité alimentaire.

Le Maroc, sous la conduite de Sa Majesté le Roi, a lancé une série de chantiers démontrant qu’il est un modèle en matière de bonne gouvernance, de transparence, de respect des droits de l’Homme et d’intégration de la femme dans la vie politique et économique.

La coopération Sud-Sud est ainsi la seule voie qui va permettre aux Africains de trouver un modèle qui convient au contexte, à la culture et à l’histoire de l’Afrique.