اخبار دولية

Le destin d’un homme, la peine d’un peuple

Rabat, 31/07/2024, Mamoune Acharki

La vie humaine, malgré la mort qui nous guette à chaque recoin, ne peut être banalisée. Elle doit impérativement garder son trait sacré. Cette déclaration peut être perçue comme une évidence qui ne nécessite pas de débat, sauf que la réalité des faits suggère le contraire.

Dans ce cadre, les lignes rouges de la conduite martiale sont désormais brouillées. Les limites de l’humanisme, de la morale, et du bien sont testées quotidiennement. Les droits de l’homme jusqu’à présent absolus et indivisibles se voient aujourd’hui imposer des critères et des conditions d’application.

Pour faire court, c’est l’attitude internationale envers l’universalisme des droits de l’homme qui se métamorphose. Cette altération est aujourd’hui indéniable, clairement concrétisée par la gestion internationale du conflit russo-ukrainien fondamentalement opposée à celle du conflit israélo-palestinien.

Il est clair que les relations internationales, anarchiques par définition, se basent en grande partie sur la puissance : économique, politique, ou encore militaire des différents acteurs. Le droit de veto en est l’exemple concret. Le problème est que la sûreté et la paix internationales ne pourront être sauvegardées dans de telles circonstances. Ce régime ne peut perdurer.

Après 2001 et l’attaque du World Trade Center, il n’existe plus d’Arabes combattants de la liberté. Un combattant arabe ne peut pas être un résistant. Il est forcément un terroriste. C’est donc un monstre contre qui l’on doit se défendre.

Ce n’est que dans cette logique perverse qu’il est possible de comprendre comment l’assassinat d’un responsable politique légitime peut être applaudi et salué comme un succès militaire honorable.

De cette façon, les milliers de morts à Gaza ne sont pas des victimes civiles mais l’incubateur populaire du Hamas. Les combattants ne sont pas des résistants mais des terroristes. Et enfin Ismail Haniye n’est pas le représentant légitime des Gazaouis, mais un problème que l’on doit régler, même par les mesures les moins orthodoxes.

Ma peine est grande et mon chagrin est personnel face à cette tragédie. La génération de jeunes Arabes à laquelle j’appartiens a grandi, crié, manifesté et vécu avec les principes et les idées de ce grand homme. Son sang ne partira pas en vain. Comme dit le peuple arabe, le sang des dirigeants tombés au champ d’honneur, pour la cause la plus juste: celle de la liberté, de la libération, ne peut qu’irriguer les veines de la révolution.

مقالات ذات صلة

اترك تعليقاً

زر الذهاب إلى الأعلى