Pendant perdu des PPP touristiques du Royaume-BENLHAJ CHAIMAE

Le cap a été franchi, le Maroc a finalement atteint les 14.5 millions de touristes cette année 2024 passée soit une progression de 20% par rapport à l’année précédente. Chiffre attendu, et défi relevé partiellement. L’atteinte de cet objectif a nécessité la mobilisation d’investissements colossaux par l’état. Il s’agit de 110 milliards des recettes qui ont été alloué à ce secteur avec ces différentes subdivisions internes. Le seul hébergement a engrangé huit millions de Dirhams. Ces chiffres reflètent l’importance stratégique du secteur qui constitue une clé déterminante dans les politiques publiques du Royaume.
S’agissant qu’il représente d’ores et déjà les 7 à 8% du PIB national selon les dernières statistiques du Ministère de Tourisme, de l’Artisanat et de l’Economie Sociale, ce secteur a bénéficié de plusieurs programmes visant sa mise à niveau et son adaptation aux exigences demandées sur le marché ayant pour objet principal attirer l’intention des touristes et attiser leur appétit pour découvrir les saveurs du Royaume et son historique acharné par les faits historiques. En mars 2023, une convention cadre a été signée entre les différentes parties prenantes traçant une feuille de route tendant principalement à atteindre 26 millions de touristes d’ici 2030, et positionner le Royaume dans le rang des 15 meilleures destinations de la planète. Objectif audacieux et téméraire mais peut être atteint si une réelle volonté de changement des priorités touristiques a été engagé avec fermeté et engagement.
En sus, plusieurs questions sont toutefois liées aux résultats atteints cette année. Cette progression assez rapide et inattendue est toutefois liée aux partenariats publics-privés. Il s’agit d’une facette nouvelle du mangement public dont les mécanismes d’intervention, action et résultats atteint donnent une nouvelle dynamique à l’insertion du public-privé dans la gestion des secteurs stratégiques de l’état.
Ce nouveau partenariat et contrairement aux objectifs déjà fixés dans le plan Azur et vision 2020 qui n’ont finalement pas pu atteindre leurs objectifs escomptées, vise principalement à promouvoir les leviers du secteur touristiques en incluant les différents protagonistes et intervenant d’une part, et en fluidifiant les problèmes rencontrées dans le cadre de ces deux plans précités. Ainsi, et à titre d’exemple, il convient de noter que plusieurs partenariat public privé ont été conclu dans ce sens et visant principalement à renforcer l’attractivité touristiques du Royaume, c’est le cas notamment du contrat Lixus situé dans la province de Laarayach qui prévoit la création d’un complexe touristique sur les côtes de la ville balnéaire. Un investisseur belge le fameux Thomas & Piron et Colbert Orc qui s’est installé dans les banlieues afin de donner suite à ce partenariat. Or, des difficultés contractuelles et juridiques ont abouti au final au retrait dudit promoteur, ce qui a nécessité dans cet état de fait l’intervention des promoteurs nationaux notamment La nouvelle société créée par Alliances, CDG et FMDT.
Cette situation névralgique a atteint également de nombreux PPP touristiques qui n’ont pas vu le jour empêchant la création de valeur ajoutée touristique à l’échelle nationale. Or, à l’encontre de ces échecs, de nombreux PPP ont pu atteindre leurs objectifs initialement escomptées, c’est le cas notamment du site Mazagan dans la province d’El Jadida qui a été aménagé grâce à un partenariat entre une société sud-africaine dénommée Kerzner International, le groupe CDG et la société Maroco Emirati de Développement.
L’importance de l’impact financier mobilisé nécessite une étude détaillée du projet, un des mécanismes d’ores et déjà prévu par la loi 86-12 relative aux partenariats publics-privés. Or, des difficultés techniques, juridiques et exécutives contredisent la bonne exécution des projets. Parfois, c’est la non disponibilité des terrains, ambiguïté des termes contractuels ou même la non disponibilité des fonds qui laisse lettre morte les projets amorcés.
Devant cette situation dénigrante, et malgré la présence d’un service au sein du ministère de Finance chargé des PPP, des experts nationaux proposent la création d’un organisme attaché au ministère de tutelle (Tourisme) qui sera chargé d’examiner les contraintes de chaque PPP et ses particularités par rapports à son domaine d’intervention. Cette création permettrait également d’accumuler l’expérience nécessaire et adéquate en la matière afin d’élucider chaque décideur public sur les réelles chances d’aboutissement et succès des contrats de Partenariat-public- privé.
En guise de conclusion, face aux défis colossaux à relever par le Royaume à l’occasion de l’organisation de la coupe du monde en 2030, une remise en l’état des investissements nationaux en matière touristiques doivent être revues en totalité. Une définition claire et précise des objectifs et typologie de tourisme à cibler s’avère nécessaire. Tourisme de masse, urbains, culturels ou autres, les spécifications du pays permettent d’abriter les gouts de tout un chacun, reste à promouvoir des réels investissements et engagements publiques afin d’hisser le rang du royaume parmi les destinations clés de 2030.
27/01/2025
BENLHAJ CHAIMAE